Jean-Claude Bourdet

Une lecture de Je ressemble à une cérémonie de Julia Lepère ; Ed. le corridor bleu, collection SING

inspiré de Je ressemble à une cérémonie

  Librement inspiré de :                                                                  

Je ressemble à une cérémonie

De Julia Lepère

Collection S !NG, Le Corridor Bleu.

 La poste a, il y a deux jours déposé mon premier numéro de Catastrophe en compagnie d’un livre blanc au titre écrit en parme. Hier soir, après une journée de travail à écouter les affres des « écorchés de la vie » je suis tombé en lecture. Julia Lepère a jeter le sable les feuilles les yeux, il pleut. Les trois parties se livrent en un seul temps – paradoxe subtil – avec filet soyeux, maillage souple sans haleine le souffle retenu – lâche. L’ombre des passants à La lisière m’a prise délicatement par la main, pas à mot, mot à pas, pas un mot plus haut que l’autre mélodie lancinante thrène lumineux.  Sans me demander de fermer les yeux j’ai suivi ses mots à mi-chemin de la solitude, de la nostalgie, de la tristesse_du désespoir_du_vertige_de l’amour de Baschung _ Les amours mortes de Saez_Les feuilles mortes de Prevert_La capitale de la douleur de Eluard… Sans jamais tomber dans le pathos, dans la plainte. Dentelles de Montmirail et de Bruxelles déposées au pied du lecteur sans fard par des doigts d’orfèvre. Respirer quelque chose qui fut toi. Le tictac du temps passé file d’autant qu’il faudra Attacher ton ombre comme une ronce. Mélusine conte un autre chant de l’eau, souple, à l’aube des cornouillers. Le récit se mue, à un moment, en Aigle noir, s’abîme dans l’océan des mots, secoué par un vague à l’âme qui s’épuise sur le sable blanc du poème.

Carthage ultime lieu

a rebours du poème

pêché sur la grève d’une banlieue

sous les larmes bohèmes

Entre les lignes les roches s’épuisent

sur une longue page vierge

les vagues sur la berge devisent

avec le vent les soupirs et les cierges

Des phares jaunes dessinent

dans le brouillard de la nuit

une lente épaisseur d’ennui

La peau laiteuse domine

les lèvres pincées de l’envie

te rejoindre là où je te vis

JC Bourdet

Facebook
WhatsApp
Email
Print
Vous pouvez partager cet article de la catégorie : »«