Jean-Claude Bourdet

La nuit entrevue

nuit entrevue

Nuit entrevue

La fenêtre sur les lumières de la ville qui ne dort jamais

ouverte sur la nuit sur le passé

l’esprit s’envole blotti contre le corps chaud de l’aimée

sous la couette bleue en un voyage nocturne un vol inconnu

corps immobile à moitié endormi

l’esprit frais affolé de lumières, la nuit.

J’ai exploré le ciel étoilé de souvenirs d’enfant.

J’ai trainé du côté de la nostalgie

avec un adolescent déprimée

une nuit d’août sur une plage joyeuse

chaque pas allume un incendie sur le sable

les vagues phosphorescentes de l’océan qui semblent ronronner

ivre de liberté de légèreté

jeunesse désormais éloignée

lové contre le corps endormi de l’aimée.

Emporté dans le courant de la pensée

je souris au ciel d’août d’une nuit dépassée

le temps s’écoule alors j’ai emprunté les yeux d’un autre homme.

J’ai emprunté le regard de celui qui est allé là-haut, là-haut dans le ciel que je regardais alors

dans le ciel où on me disait qu’habitaient mes aïeuls

avec son regard de photographe, d’explorateur et de poète il a tourné son objectif vers notre terre si fragile précieuse pulsation de l’univers.

Toi Thomas Pesquet poète céleste dans le grand vide interstellaire.

Moi au chaud arrimé au corps d’un vaisseau terrestre dans une nuit bordelaise J’ai croisé ton regard

Nous sommes nous rencontrés dans cette nuit de mai ? Je ne le saurais jamais.

Du ciel tu as vu s’allumer la terre fatiguée, un milliards de points jaunes ont éclairé la nuit du nord tandis que l’hémisphère sud restait obstinément dans le noir.

Moi allongé dans un lit j’ai plongé dans le passé à la vitesse de la lumière

pris d’un vertige, en lutte pour ne pas sombrer, l’inspiration c’est présentée

j’ai tenté de la retenir cette nuit

j’ai écrit ce poème pour toi, pour tous ceux que la grande nuit effraie, pour tous les poètes nocturnes

ceux qui retardent le moment où s’évanouit le regard, où tout sombre dans l’oubli

ceux pour qui les lettres de lumière de leur IPhone ou l’écran de leur PC éclairent la nuit et éblouissent leur âme d’enfant.

Jean-Claude Bourdet

11 mai 2023, 6h40 – 14 décembre 2023, 08h15.

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